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Les moins de 30 ans aussi veulent rester jeunes

dans la rubrique : Dans l'actualité - Sur le net : Santé
par aNaKRoN67 le, 27-12-2005

CHICAGO (AP) - L'époque où l'on vantait ces "nouveaux trentenaires" âgés de 40 ans est révolue. Aujourd'hui, dès la vingtaine, on n'hésite pas à partir en quête de l'éternelle jeunesse, pour diverses raisons, mais on se tourne vers les cosmétiques avec l'espoir d'échapper à la chirurgie plastique et autres injections de botox.

Certains adultes jeunes déclarent vouloir effacer les traces laissées par le soleil sur leur peau; d'autres se sentent déjà victimes de la pression sociale qui les pousserait à conserver leur fraîcheur juvénile.

Un phénomène que confirme le Dr Sam Speron, chirurgien esthétique dans la banlieue de Chicago. Créateur d'une ligne de produits destinés aux femmes âgées de 35 à 55 ans, il constate qu'un quart de sa clientèle a moins de 30 ans. "C'est un peu surprenant mais pas choquant", estime-t-il, dans la mesure où les jeunes gens sont mieux informés des effets du vieillissement et désireux de "garder ce qu'ils ont".

"Au lieu de commencer à 40 ou 45 ans, autant commencer dès maintenant, conseille Joanne Katsigiannis, une jeune femme de 24 ans originaire de la banlieue de Chicago, qui utilise des produits anti-âge depuis deux ans. Comme nombre de jeunes gens, elle a passé des heures dans les cabines de bronzage ou au soleil, plus préoccupée d'avoir bonne mine que de protéger sa peau, jusqu'à ce qu'elle réalise que le soleil commençait à la marquer.

Pour Leslie Spyers, une femme de 24 ans employée chez un éditeur de Grand Rapids, dans le Michigan, il s'agit surtout de conserver les apparences. "L'orgueil est probablement la raison essentielle pour laquelle j'ai commencé à utiliser des produits anti-âge, aussi superficiel que cela puisse être", reconnaît-elle. Et d'ajouter que ses amies se préoccupent aussi de rester jeunes, comme celle-ci qui a déjà commencé à se teindre les cheveux, ou cette autre qui emploie une crème raffermissante pour ses jambes.

"Pour les garçons de mon âge, investir dans son visage est moins prioritaire que d'investir dans une maison ou une voiture", affirme de son côté Josh Levitt, 23 ans, un Californien de Laguna Beach. C'est à la demande pressante de sa mère, qui veut qu'il conserve son air de "golden boy", qu'il s'est pourtant mis aux produits anti-âge.

Prendre soin de sa peau, d'après Tina Wells, jeune présidente du groupe Buzz marketing basé à New York, correspond aussi au souci d'éviter autant que possible d'avoir recours plus tard à la chirurgie esthétique ou aux injections de botox. Cette dirigeante a elle-même déjà eu recours à une dermo-abrasion, un soin exfoliant destiné à maîtriser les rides. "J'ai 25 ans et j'essaie de rester dans la course avec les 'Desperate Housewives'", explique-t-elle, faisant référence à une série télévisée dont les héroïnes sont des épouses trentenaires ou quadragénaires qui paraissent au moins dix ans de moins que leur âge.

De fait, jamais auparavant les femmes de plus de 30 ans n'avaient été autant mises en valeur. Ainsi les mannequins Christie Brinkley et Cheryl Tiegs, par exemple, ont-elles participé à une récente campagne affirmant que "la cinquantaine est la nouvelle trentaine", sur l'air encore récent de "la quarantaine est la nouvelle trentaine".

"Maintenant les femmes les plus jeunes les regardent et se disent que ce n'est pas si grave de vieillir", se félicite Denise Fedewa, vice-présidente de l'agence Leo Burnett, à Chicago, qui a réalisé une étude sur les femmes de plus de 45 ans. Ces femmes de 40 ou 50 ans "donnent peut-être autant la tendance que les plus jeunes", selon elle.

Cette quête précoce de l'éternelle jeunesse est un phénomène qui ne concerne pas seulement les Etats-Unis mais tous les pays occidentaux, affirme Mair Undergood, chercheuse australienne qui a étudié les effets de l'âge chez les baby-boomers américains. Si elle applaudit les gens qui veulent prendre soin d'eux-mêmes, elle s'inquiète toutefois de l'obsession de l'âge chez les plus jeunes. "Allons-nous finir par avoir une génération entière d'individus ayant une piètre estime d'eux-mêmes?", s'interroge-t-elle.

Un souci que partage Amy Flink, 24 ans, à Chicago. Sans négliger son apparence elle admet que "vieillir fait partie de la vie". "Je ne pense qu'il faille avoir l'air d'avoir 20 ou 30 ans toute sa vie."

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